Désinsectisation

Les punaises de lit : le nouveau calvaire des familles de réfugiés

Si le logement demeure problématique pour bon nombre de migrants, ceux qui ont eu la chance de trouver un toit au-dessous duquel s’abriter font actuellement face à un nouveau problème : les punaises de lit. Ces insectes sont en train d’infester les habitations. La situation de cette famille syrienne hébergée par l’EVAM (Établissement vaudois d’accueil des migrants) illustre bien le quotidien de ces réfugiés qui ne cessent de lutter contre ce fléau depuis des années en espérant un jour avoir des conditions de vie meilleures.

Hozan, mariée, mère de trois enfants, raconte le calvaire que sa famille vit depuis un an et demi dans leur appartement. Elle affirme que le logement que leur a fourni l’institution d’accueil était déjà infesté de punaises de lit avant leur arrivée. Les responsables ont déjà mené une dizaine d’opérations de désinfections, mais les produits utilisés semblent inefficaces sur les insectes alors qu’ils peuvent avoir des effets dangereux sur la santé des occupants.

Un mode de vie « insupportable »

Tous les jours, c’est le même rituel. Hozan et ses enfants consacrent beaucoup de temps à l’assainissement de leur logement. Les armoires et les compartiments rangements doivent être vidés et nettoyés régulièrement. Dans certains cas, il leur faut jeter certains meubles, arracher des plinthes ou ôter des caches de prises électriques pour déloger les insectes. Et tous les matins avant de se mettre à ce fastidieux travail, il leur faut emballer leurs habits dans des sacs-poubelles. Ce rythme de vie n’est pas tenable bien que la famille ait réussi à le mener pendant un an et demi. Les enfants sont les plus touchés.

Stéphanie, une éducatrice à la Permanence jeunes Borde, à Lausanne, qui est témoin du problème de ces réfugiés et qui leur propose même de l’aide de temps à autre, constate à quel point les jeunes sont épuisés. Et même si cette voisine a tenu à expliquer aux Syriens les consignes et astuces pour simplifier le nettoyage, les tâches ne sont pas pour autant faciles. Deux des enfants de Hozan ont déjà reçu un choc électrique au cours d’une séance d’assainissement. Leur mère souhaite réparer les prises, mais elle ne peut le faire tant que les traitements ne sont pas totalement achevés.

L’EVAM a déjà pris des mesures et entend poursuivre ses efforts

Même si les responsables de l’établissement d’accueil n’ont été informés de la situation que tout récemment en septembre (et après plus d’un an), ils ont rapidement mis en place des opérations de désinfections. Cependant, selon l’entreprise à qui on a confié les projets, c’est l’immeuble en entier qui doit être traité si on veut obtenir un meilleur résultat. Arthur, un employé de la structure, affirme être désabusé par l’inefficacité des mesures. Mais l’EVAM a tenu à expliquer que cela est assez compréhensible dans la mesure où l’immeuble fait partie des cas « récalcitrants ». La prolifération des punaises ayant atteint un degré assez élevé sur les lieux, le logement est considéré comme l’un des locaux les plus infectés dans le canton.

L’élimination par chauffage étant inappropriée dans ce genre de situation, les professionnels ont opté pour un traitement chimique standard qui affiche généralement un taux de réussite de 95 %. Mais après les dix opérations réalisées, les responsables craignent plus pour la santé des occupants que celle des punaises. Le déménagement demeure la meilleure solution le temps que la situation évolue. Mais la démarche devra être faite de manière bien contrôlée afin d’éviter la propagation des insectes.

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